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Développer des pratiques pédagogiques inclusives

24 mars 2015 Collégial et universitaire

L’Association pour les applications pédagogiques de l’ordinateur au post­secondaire (APOP) propose un atelier sur les pratiques pédagogiques inclusives. L’équipe du CAPRES a assisté à l’atelier du lundi 23 mars 2015.

Proposé sur l’heure du diner, l’atelier Développer des pratiques pédagogiques inclusives était animé par Marc Tremblay, conseiller en services adaptés au Cégep St-Jean-sur-Richelieu et chercheur au Centre de recherche pour l’inclusion scolaire et professionnelle des étudiants en situation de handicap (CRISPESH). Il est le co-auteur de l’article Les enjeux liés à l’utilisation des aides technologiques au postsecondaire publié en 2012 et Modèle des fonctions d’aide : un pont entre la théorie et la pratique publié en 2013.

L’atelier propose de situer l’handicap d’une personne par rapport à des facteurs personnels, mais aussi par rapport à des facteurs environnementaux et à des habitudes de vie. Cette approche environnementale implique une interaction des acteurs impliqués.

L’animateur parle d’inclusion de la personne plutôt que d’intégration. L’inclusion permet d’impliquer la personne en situation de besoin et son environnement dans l’identification des facilitateurs.

L’angle de l’APOP est nécessairement celui de l’utilisation des technologies. Pour l’animateur, penser inclusion, c’est penser technologie : que l’on pense à un fauteuil roulant ou à des fonctions d’aide dans des logiciels. Ces aides technologiques visent une pratique autonome.

L’animateur de l’atelier nous rappelle l’importance de bien choisir l’outil technologique. Du même souffle, il souligne qu’il est primordial que l’étudiant sache l’utiliser, que ce soit par une formation ou de l’accompagnement adapté à la situation. Toutefois, il importe aussi que l’étudiant ait intégré cet outil dans sa stratégie de réussite. Ce dernier élément est crucial et il importe que les intervenants en classe et hors classe (conseiller, étudiant, professeur) travaillent en collaboration dans une approche environnementale.

L’animateur nous a partagé une intéressante vidéo sur la différenciation pédagogique pour appuyer chaque élève :

Aborder la différenciation pédagogique dans un atelier sur les pratiques pédagogiques inclusives a fait émerger une question d’une participante : quelle différence entre différenciation pédagogique et conception universelle de l’apprentissage (CUA)?

Un courte recherche nous permet d’avancer quelques définitions.
De la différenciation pédagogique
Un article de Vie Pédagogique, La différenciation pédagogique: travailler avec des jeunes à la fois semblables et uniques, amorce une définition, soit « il existe une hétérogénéité des styles d’apprentissage, des préalables, des acquis, des champs d’intérêt et des situations de vie de chaque enfant. Ces différences influent grandement sur le besoin d’apprendre, le rythme d’apprentissage et le soutien pour bien apprendre ».
Tandis que Luc Prud’homme dans sa thèse « La différenciation pédagogique : analyse du sens construit par des enseignants et un chercheur-formateur dans un contexte de recherche-action-formation » tente de circonscrire ce phénomène émergent : « les écrits théoriques plus récents s’éloignent des divergences de départ pour présenter une vision plus englobante qui ne contribue toujours pas à dissiper ce « grand flou» qui règne autour du concept. Selon les auteurs, la différenciation doit faire appel à une perspective systémique qui tient compte de la multitude des dimensions de l’existence et de la complexité du phénomène de la diversité (Astolfi, 1998; Corno et Snow, 1986; De Vecchi, 2000; Ducette et al., 1996; Meirieu, 1987; Paine, 1990; Perrenoud, 1997a; Tomlinson et Demirsky Allan, 2000; Weston, 1992). Cette perspective systémique semble devoir faire appel à une approche socioconstructiviste de l’apprentissage (Perrenoud, 1997a; Sensevy, Turco, Stallaerts et Le Tiec, 2002; Tomlinson, 1999a). Elle implique la notion de parcours d’apprentissage qui se vivent à l’intérieur de situations porteuses de sens, mobilisatrices et adaptées au niveau de l’élève (Ducette et al., 1996; Perrenoud, 1997a; Tomlinson 1999a), ce qui interpelle, nous dit Astolfi (1998, p. 3) des approches pédagogiques flexibles qui «jouent sur une palette élargie et diversifiée d’interventions ». Elle nécessite des pratiques axées sur le transfert et la métacognition tout en accordant une grande importance à la qualité de la médiation et de la régulation des situations (Allal, 1988; Corno et Snow, 1986; Grangeat, 1999; Perrenoud, 1997a; Tomlinson, 1999a). Et pour compléter cette vision plus contemporaine du concept, il semble que la différenciation comporte aussi des liens à établir avec la pratique de certains idéaux démocratiques en classe pour soutenir l’éveil à toutes les formes d’inégalités et à la nécessité de l’hétérogénéité pour constituer l’équilibre d’une communauté (Astolfi, 1998; Corno et Snow, 1986; Ducette et al., 1996; Perrenoud, 1997b, 2002; Tomlinson, Callahan, Tomchin, Eiss, Irnbeau et Landrum, 1997). «

De la conception universelle de l’apprentissage (CUA)
Selon l’Association ontarienne des troubles d’apprentissage, la conception universelle de l’apprentissage (CUA) « est un cadre fondé sur la recherche que l’on utilise pour concevoir des programmes-cadres – c’est-à-dire, des objectifs pédagogiques, des méthodes, du contenu et des évaluations – qui donnent à tous les élèves l’enthousiasme d’apprendre et la capacité d’acquérir des connaissances et des compétences. Elle consiste à offrir simultanément de bons soutiens à l’apprentissage et une facilité d’accès au curriculum, tout en maintenant des normes élevées de réussite pour tous les élèves. »

L’animateur a rappelé que la différenciation permet une meilleure expérience d’apprentissage pour les étudiants en situation de handicap, mais aussi pour tous les autres étudiants.

Grâce à trois mises en situation, l’atelier permet d’aborder différentes pratiques pédagogiques inclusives. Pour un aperçu de la présentation, nous vous invitons à jeter un coup d’oeil au support visuel de l’animateur : Un duo essentiel : pédagogie et technologie, pour une pratique inclusive. Puis nous vous invitons à participer à l’atelier Développer des pratiques pédagogiques inclusives de l’APOP pour discuter des mises en situation, pour aborder les pratiques pédagogiques inclusives soutenues par les technologies et pour discuter de la flexibilité, l’adaptation et la modification de l’environnement par rapport aux besoins.

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