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Compétences et avenir du marché du travail | Publication

27 janvier 2021 Collégial et universitaire

Un rapport sur l’avenir des emplois réalisé par le Forum économique mondial (FEM) montre que la pandémie a accéléré la révolution numérique, ce qui aurait des conséquences majeures sur le choix des compétences à développer dans les prochaines années.

Dans ce document de 163 pages intitulé The Futures of Jobs (octobre 2020), le FEM soutient qu’en 2025, l’automatisation et « une nouvelle répartition du travail entre les humains et les machines » modifieront des millions d’emplois dans le monde.

Principaux constats liés aux compétences

Les auteur·e·s du rapport, économistes pour la plupart, avancent d’emblée que le rythme d’adoption des technologies restera soutenu dans les prochaines années et pourrait s’accélérer dans certains domaines. L’adoption de l’infonuagique, de données volumineuses et du commerce électronique reste une priorité pour les employeur·e·s, suivant une tendance établie au cours des années précédentes. On constate également un intérêt croissant pour le cryptage, les robots et l’intelligence artificielle.

L’humain et la machine

L’automatisation, accélérée par la pandémie de COVID-19, et l’adoption de technologies par les entreprises transformeront les tâches, les emplois et les compétences. De manière plus précise :

  • 43 % des entreprises interrogées indiquent qu’elles sont prêtes à réduire leurs effectifs en raison de l’intégration technologique;
  • 41 % prévoient de recourir davantage à des sous-traitants pour des travaux spécialisés;
  • 34 % prévoient d’augmenter leurs effectifs en raison de l’intégration technologique.

Le FEM anticipe qu’en 2025, le temps consacré par les humains aux tâches courantes du travail et celui consacré par les machines sera égal.

Emplois abolis ou modifiés

Selon le FEM, le nombre d’emplois abolis ou modifiés finira par dépasser par le nombre d’emplois créés même si, en ce moment, la création d’emplois ralentit tandis que la destruction d’emplois s’accélère.

D’ici 2025, les emplois répétitifs passeront d’environ 15 % à 9 % (baisse de 6 %) de la main-d’œuvre, et que les professions émergentes passeront de 8% à 14 % (hausse de 6 %).

Cette modification de la division du travail pourrait engendrer près de 97 millions de nouveaux emplois adaptés à la nouvelle relation entre l’humain, la machine et l’algorithme.

Déficits de compétences

Selon le rapport du FEM, les déficits de compétences restent importants car les compétences demandées évolueront au cours des cinq prochaines années. Les principales compétences que les employeur·e·s considèrent comme étant de plus en plus importantes d’ici 2025 sont :

  • la pensée et l’analyse critiques;
  • la résolution de problèmes,
  • l’apprentissage actif;
  • la résilience;
  • la tolérance au stress;
  • la flexibilité.

En moyenne, 94 % des employeur·e·s s’attendent à ce que les employé·e·s acquièrent de nouvelles compétences sur le lieu de travail, une forte augmentation par rapport aux 65 % de 2018.

Formation continue et à distance

L’apprentissage et la formation en ligne sont en augmentation :

  • le nombre de personnes cherchant des possibilités d’apprentissage en ligne de leur propre initiative a été multiplié par quatre;
  • l’offre de possibilités d’apprentissage en ligne par les employeur·e·s par cinq;
  • le nombre d’inscriptions d’apprenant·e·s ayant accès à l’apprentissage en ligne dans le cadre de programmes gouvernementaux par neuf.

Les personnes ayant un emploi mettent davantage l’accent sur les cours de développement personnel, qui ont connu une croissance de 88 % au sein de cette population. Les personnes au chômage ont mis davantage l’accent sur l’apprentissage de compétences numériques telles que l’analyse de données, l’informatique et les technologies de l’information.

Les possibilités de reconversion et d’amélioration des compétences des employé·e·s sont devenues plus minces sur le marché du travail nouvellement limité.

Pour les travailleurs·ses qui resteront dans leurs fonctions, la part des compétences de base qui changera dans les cinq prochaines années est évaluée à 40 %.

Rôle du secteur public et de la formation

Selon le FEM, le secteur public devrait apporter un soutien plus important à la reconversion et à l’augmentation des compétences des employé·e·s. Il pourrait entre autres mettre en place des filets de sécurité plus solides pour les employé·e·s en pleine transition professionnelle et s’attaquer aux améliorations des systèmes d’éducation et de formation.

Source : Forum économique mondial (2020). The Futures of Jobs Report 2020. Genève (Suisse), 163 pages.

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