Quels sont les raisons qui poussent un étudiant migrant à abandonner son projet d’études collégiales? Pour répondre à cette question précise, ce rapport de recherche s’est basé notamment sur 48 entretiens téléphoniques d’étudiants migrants ayant abandonnés leurs projets d’études.
Publiée en 2014 par l’ACPQ, cette recherche intitulée Quand partir est trop difficile : l’abandon d’un projet d’études en situation de migration indique des sources de motivation pour favoriser une meilleure préparation et atténuer l’abandon auprès des étudiants en situation de migration. Elle fait suite à une recherche précédente publiée en 2009.
« […] La sortie du lieu d’origine d’un jeune âge de moins de 24 ans, ayant terminé ses études secondaires au Québec, qui se déplace pour entreprendre ou poursuivre des études collégiales dans un collège situé à plus de 80 kilomètres de son lieu d’origine. » (Richard et Mareschal, 2013 : 239)
Les répondants expliquent souvent leur abandon par la combinaison de plusieurs facteurs. En voici quelques-uns :
La migration n’est pas sans conséquence sur le budget des étudiants. Ils dépendent davantage des prêts et bourses, utilisent davantage leur marge de crédit et terminent leurs études plus endettés que les autres étudiants du collégial.
« Sur les 29 répondants […], 3 ont mentionné qu’ils sont responsables d’un appartement qu’ils tentent encore de sous-louer plusieurs semaines après avoir quitté la ville de destination. »
Même si la variable économique est souvent mentionnée par les répondants, elle n’explique pas à elle seule l’abandon du projet d’études. En fait, près de 62% des étudiants décident de quitter leur région pour la passion d’un domaine d’études particulier. Les chercheurs mentionnent que de fortes aspirations scolaires, professionnelles et personnelles favorisent l’investissement de l’étudiant dans ses études.
Les jeunes migrants ont tendance à se préparer à la dernière minute et à se débrouiller une fois sur place. Les répondants semblent avoir peu de préparation psychologique pour atténuer les difficultés d’adaptation, d’éloignement et de solitude.
« Même la préparation organisationnelle, qui semble être la forme de préparation à avoir été la moins négligée, souffre d’un manque d’attention. […] La recherche de logement demande beaucoup d’énergie, et ce n’est pas toujours facile lorsqu’on habite à quelques centaines de kilomètres de la ville de destination. […] Peu importe l’option choisie, et aucune n’étant une panacée, le choix de l’endroit où le jeune migrant va vivre est très important : il faut être près des services, des ressources et, surtout, s’y sentir à l’aise. »
Mots-clés: Abandon des études – Accessibilité géographique – Mobilité – Persévérance