L’Université de Toronto a récemment lancé un centre où la population étudiante autochtone et le corps professoral pourront se rencontrer, travailler sur des projets de recherche spécifiques aux Premiers Peuples et discuter de leurs travaux dans un espace « culturellement sécuritaire ».
L’Indigenous Educational Research Centre, rattaché à l’Ontario Institute for Studies in Education (OISE), sera dirigé par des personnes autochtones et réunira des équipes formées de membres de communautés autochtones. Il s’inscrira ainsi dans les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation concernant l’enseignement supérieur.
Selon Sandra Styres, professeure adjointe au département des programmes, de l’enseignement et de l’apprentissage de l’OISE et titulaire de la Chaire de recherche du Canada Ohwentsia’kkha (Land), Resurgence, Reconciliation and the Politics of Education, le nouveau Centre vise à faire avancer la recherche éducative autochtone de manière pertinente et respectueuse, ainsi qu’à offrir un espace sûr (safe space) doté de ressources pour la population étudiante et le corps professoral autochtones.
La vision du Centre est collaborative et respectueuse des manières de faire et de voir des peuples autochtones (voir la fiche sur la sécurisation culturelle du dossier CAPRES sur les Premiers Peuples). De plus, les objectifs du Centre ne concernent pas un individu en particulier mais bien la communauté, la terre et les Premiers Peuples dans leur ensemble. La philosophie et l’éthique du Centre reposent entre autres sur l’ouvrage Dancing on our turtle’s back : stories of Nishnaabeg re-creation, resurgence and a new emergence (2011), de Leanne Simpson.
Selon Simpson, lorsqu’on réfère à la réconciliation, la manière dont nous nous réconcilions est d’une importance capitale : le processus doit être mené et dirigé par les Autochtones. Selon cette auteure, la « résurgence autochtone » implique de créer des espace narratifs d’imaginaires alternatifs et de transformations.
Le Centre s’inspire de cette vision de la réconciliation en favorisant la présence autochtone dans la recherche en éducation, mais aussi dans un lieu spécifique pour la population étudiante et le corps professoral.
L’une des particularités du Centre réside dans son orientation multidisciplinaire. Il vise à promouvoir et à soutenir différentes méthodologies et approches théoriques qui s’adaptent aux cultures des Premières Peuples – et non l’inverse.
Consulter l’article original de l’Université de Toronto (en anglais)
Mots-clés: Étudiants autochtones