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Le tutorat à l’université : une approche par le non-recours

4 octobre 2016 Universitaire

Publié en 2011, ce document du Centre de recherche en économie de Grenoble (CREG) propose l’état d’avancement d’une réflexion sur la question du tutorat en enseignement supérieur. Son approche se veut originale puisque le tutorat y est évalué sous l’angle du « non-recours ».

Dans ce document qu’elle a publié en 2011, Isabelle Borras du CREG traite de ce dispositif d’abord mis en place par quelques universités françaises au début des années 1990, puis par un nombre beaucoup plus important à partir de 2007. L’auteur cherche à évaluer l’impact de cette mesure, ce qui a peu été fait jusqu’ici.

La définition de la cible

Les recherches d’Isabelle Borras sont menées auprès de deux établissements universitaires français, en 2010. Elle cherche d’abord à voir si le tutorat a atteint la cible fixée soit les étudiants en difficulté. L’intérêt de l’auteur pour la question du ciblage vient du fait qu’il s’agit d’une dimension pour laquelle les établissements bénéficient d’une importante marge de manoeuvre, le cadre national étant très peu descriptif à ce sujet. Elle tente ainsi de comprendre de quelle façon cette cible a été définie et repérée. Pour ce faire, elle analyse les profils et motivations des étudiants ayant accepté, refusé ou abandonné le tutorat. Les réponses de ces trois groupes sont ensuite comparées à celles fournies par les tuteurs.

Résultats: vers un tutorat plus ciblé?

Au terme de son étude, Borras affirme que la cible des dispositifs actuels n’est pas toujours atteinte. En fait, après avoir interrogé les différentes catégories de répondants, elle avance que les programmes en vigueur favorisent surtout les étudiants moyens et studieux, mais laissent pour compte les étudiants en difficulté. Elle conclut que, bien que certaines mesures aient été prises par les universités afin d’améliorer la situation, la question du ciblage à l’échelle nationale est bel et bien problématique et doit être revue.

L’auteur questionne notamment la nature facultative du tutorat dans sa forme actuelle. La participation aux programmes peut-elle rester sur une base volontaire? Cela amène l’auteur à évoquer la possibilité d’un tutorat plus ciblé. Mais elle poursuit en affirmant que cela entraînerait toute une série d’autres questions : comment mieux cibler les étudiants? Comment mettre de l’avant des critères qui minimisent le caractère stigmatisant du tutorat? Les outils et les critères doivent-ils être uniformisés au plan national? Bref, des réformes s’avèrent nécessaires, mais la discussion reste ouverte.

 

Via les Archives ouvertes en Sciences de l’Homme et de la Société

 

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