RSS Linkedin Youtube
Ouvrir le menu

Partagez cet article

       

Vers une intervention institutionnelle favorisant la persévérance et la réussite scolaires des étudiants autochtones au Cégep et à l’Université

21 novembre 2016 Collégial et universitaire

Ce rapport est le fruit d’une recherche-action conduite en partenariat par le Cégep de Baie-Comeau et l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Son contenu a servi principalement à la conception d’un guide d’intervention institutionnelle dont l’objectif est d’affiner les interventions pédagogiques et sociales auprès des étudiants autochtones de niveaux collégial et universitaire, le tout dans le but de favoriser la réussite éducative et la persévérance aux études de ces derniers.

Sous la responsabilité scientifique de Roberto Gauthier et principalement financée par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), ce rapport a été produit en 2015 (voir l’article du CAPRES à ce sujet). Il est basé sur 110 entretiens semi-ouverts réalisés auprès d’étudiants autochtones de niveau collégial ou universitaire, d’enseignants, de professionnels (travailleurs sociaux, psychologues, conseillers pédagogiques, secrétaires, agents de stage, etc.), d’étudiants allochtones et d’intervenant de la communauté de Pessamit. La recherche a été réalisée sur trois sites distincts : le Cégep de Baie-Comeau, l’UQAC et la communauté de Pessamit (pour les intervenants du milieu). Des entretiens de groupe, des questionnaires sociodémographiques ainsi que des journaux de bord ont également été employés pour collecter des données.

La faible scolarité des Autochtones aux études postsecondaires : une tentative d’explication

Les auteurs entreprennent leur rapport par une tentative d’explication de la faible scolarité des Autochtones aux études postsecondaires. Ils en profitent pour examiner les défis liés à l’autogouvernance de l’éducation autochtone ainsi que les mesures existantes en matière de soutien à l’accessibilité et d’aide à la réussite. Au terme de ce survol, Gauthier et ses collègues concluent que bien peu des études précédentes sur la scolarisation à l’enseignement supérieur des Autochtones «concernent concrètement l’expérience scolaire des étudiants autochtones aux études postsecondaires en tenant compte des acteurs directement impliqués dans leur éducation et leur apprentissage». C’est afin de pallier cette lacune que les chercheurs ont privilégié un paradigme compréhensif/interprétatif et qu’ils se sont appuyés sur une vision interactionniste de la dynamique sociale et d’intervention.

Comprendre et intervenir

L’étude comporte à la fois des objectifs de compréhension et d’intervention. En ce qui concerne la compréhension, il s’agit de :

  • Connaitre le profil de l’étudiant autochtone qui étudie au cégep et à l’université;
  • Comprendre le sens que l’étudiant autochtone construit à partir de son expérience collégiale et universitaire;
  • Connaitre les motifs qui poussent l’étudiant autochtone à aller à l’école et à persévérer (ou non);
  • Déterminer les besoins et intérêts de l’étudiant autochtone qui poursuit des études postsecondaires;
  • Déterminer les besoins et intérêts des différents intervenants institutionnels à propos de la réalité autochtone;
  • Connaitre la nature des relations que l’étudiant autochtone entretient avec les personnes impliquées directement ou indirectement dans son expérience scolaire;
  • Connaitre les perceptions respectives et réciproques des étudiants autochtones et des différents intervenants institutionnels relativement à l’enseignement et à l’encadrement des étudiants dans leur milieu de vie;

Sur le plan de l’intervention, l’étude vise à :

  • Développer un guide d’intervention basé sur les perceptions respectives et réciproques des étudiants autochtones et des différents intervenants institutionnels relativement à l’encadrement et à la formation des étudiants;
  • Élaborer et piloter différentes activités d’animation, de sensibilisation et de discussion sur l’histoire et la culture autochtones au sein des institutions;
  • Développer un programme de formation spécifique à la préparation des étudiants autochtones aux études supérieures (à l’UQAC).
  • Proposer des stratégies d’enseignement, d’apprentissage et d’encadrement susceptibles de favoriser la réussite scolaire;
  • Déterminer les actions à mettre en place pour assurer la transition des étudiants vers l’université.

Les thèmes centraux abordés lors des entretiens étaient les suivants : les caractéristiques de l’étudiant autochtone, l’école en tant que milieu de vie, l’apprentissage, les tâches d’apprentissage, la réussite scolaire, la motivation et la transition d’ordre scolaire.

Les résultats de l’enquête

Au terme de leur enquête, Gauthier et ses collègues soutiennent «que de plus en plus de collèges et d’universités du Canada et du Québec sont sensibles à la réalité vécue par les jeunes Autochtones aux études supérieures». Après avoir noté l’existence de plusieurs modèles de persévérance et de décrochage scolaires visant à comprendre la situation des étudiants autochtones, ils notent qu’un très fort engagement personnel constitue l’ingrédient fondamental pour maximiser la possibilité de mener à terme leur projet d’études supérieures. À cela s’ajoute l’importance «du support et de la valorisation de l’éducation de leur famille et de leur réseau social de proximité, en plus d’avoir accès à des incitatifs explicites».

Concrètement, les chercheurs croient que l’expérience scolaire des étudiants autochtones pourrait être améliorée par la mise en place d’initiatives aidant la transition et l’adaptation aux études postsecondaires. Ces initiatives assureraient la reconnaissance des Premiers Peuples au sein des institutions d’études et favoriseraient des relations humaines entre les acteurs scolaires.

 

Pour accéder à l’outil développé à partir de cette recherche

Pour lire l’article produit par le CAPRES au sujet de ce projet de recherche (juin 2015)

Et pour en apprendre plus sur le projet, contactez :

Sophie Riverin
Chargée de gestion
Centre des Premières Nations Nikanite
Local K1-1010-5
Université du Québec à Chicoutimi
555, boul. de l’Université
Chicoutimi (Québec) G7H 2B1

418 545-5011, poste 2554
418-545-5012 (télécopieur)
[email protected]
http://nikanite.uqac.ca/

 

 

Document(s)

Mots-clés:

© 2019 CAPRES all rights reserved / tous droits réservés